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Ta dose de pop culture des bières

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Par Juliette Phuong
14 janv. · 5 mn à lire
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No/low ou yolo ?

Sans alcool, on boit quoi ?

Illustration moqueuse. Sans alcool = verre vide ?Illustration moqueuse. Sans alcool = verre vide ?

Commençons par la conclusion. 

“Les bières sans alcool n’ont aucun intérêt” ? Freine Karen, on en parle vite fait.

Elles contiennent parfois un peu d'alcool et regroupent une large palette de styles. Ces termes ne désignent rien de bien précis. On défriche un peu ensemble avant ma sélection de chouchous. 

En France, boisson sans alcool signifie <1,2% de volume d’alcool. En Belgique ou en Grande-Bretagne, c’est <0,5%. Ici, on va utiliser le raccourci “no/low” pour désigner “no alcohol” ou “low alcohol” et regrouper toutes les boissons avec peu ou pas d’alcool, inférieur à 1,2%. 

Le Dry January, t’en penses quoi ? 

Merci de me poser la question je rêvais de donner mon avis. C’est l’occasion parfaite de se questionner sur la consommation d’alcool en général. Ce n’est même pas une question de santé, car n’étant pas médecin, je n’ai rien à dire si ce n’est que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, alors consomme avec modération. La question que je me pose régulièrement, et que je te pose maintenant puisque c’est d’actualité : “Et s’il n’y avait pas d’alcool dans ton verre là, vivrais-tu ce moment différemment ?”. Et la question d’après est “Pourquoi ?

Voilà je pense qu’en termes d’introspection je t’ai déjà poussé·e à bout. 

Mettons tout de suite de côté : “Sans alcool je ne peux pas être ivre”. On parlera prévention contre l’alcoolisme une prochaine fois, et ce n’est même pas une boutade. En attendant, tu peux lire l’article d’Anaïs Lecoq, avec qui j’aime bien discuter de boissons sans alcool. 

Donnons tout de suite la parole à Caroline qui déteste les bières no/low. 

Je n’en bois pas, elles sont fades, on dirait de l’eau gazeuse houblonnée. Autant boire un soda.

Écoutons ensuite Patricia, qui les aime bien. 

Elles me permettent de boire une bière presque comme les autres, sans la sensation d’ivresse. Elles sont légères mais c’est justement ce que j’aime.

 Menfin, d’où vient l’alcool de la bière ? 

Ce sont les levures qui la fabriquent, à partir du sucre fermentescible contenu dans le malt. Oui c’est un peu le caca des levures. Et les bulles leurs pets. (De rien). 

Donc si tu veux obtenir moins d’alcool, il faut :

  • soit donner moins à manger aux levures, 

  • soit sélectionner des levures qui produisent moins d’alcool, 

  • soit raccourcir le temps que les levures passent à manger (fermentation). 

Si tu ne veux pas d’alcool du tout, on peut le retirer après la fermentation :

  • Soit en chauffant la bière. On fait ça dans des conditions industrielles hein, pas dans ta casserole),

  • Soit par osmose inverse. C’est tout un boxon où tu fais du couper coller, ça donne quelque chose comme : bière - ((alcool + eau) - alcool) = bière concentrée + eau = bière no/low. La formule c'est cadeau, j'ai fait bac L option arts plastiques (2003 oui ouais).

Du coup, comme les levures ont moins de sucres fermentescibles, les bières no/low peuvent manquer de corps (le côté flotteux), avoir un goût de bière pas finie (le côté jus de céréales), ou trop sucré à cause des ajouts.

Les premières bières no/low que j’ai goûtées sont des industrielles et bon, déjà que les versions avec alcool manquaient d’intérêt à mon goût, là c’était pire tout. Je les buvais la mort dans l’âme en essayant de me raccrocher à l’ambiance de la soirée. Pendant que je me dandinais sur un brouhaha musical, dans ma tête brûlait des lettres de feu : INFÂME TRISTITUDE.

Mais les choses bougent ! Aujourd’hui de nouvelles références apparaissent régulièrement, notamment dans les styles pastry ou porter, rien qu’en écrivant cet article j’ai cumulé une intention d’achat de 250€ sur trois caves en lignes. C’est beaucoup souvent dans les pays anglo-saxons et scandinaves, mais les français ne sont pas en reste. La brasserie Edmond (Grenoble) par exemple ne brasse que des bières <1,2%.

Dans ma cave à bières, j’ai toujours des no/low simplement parce que :

  • J’en ai trouvé à mon goût. Si les seules que tu connais sont celles des supermarchés français, permets-toi d’explorer davantage. 

  • En semaine ou à midi, je peux boire un truc qui me fait plaisir sans sensation d’ivresse, sans avoir envie de roupiller. 

  • C’est un champ d’exploration sans fin. 

Passons aux choses joyeuses

La bonne nouvelle, c’est que dans les no/low, on trouve plein de styles. Ma sélection chouchou (rapido)

  • Pale ale : Implosion de To Øl ou Pico Bello de Brussel Beer Project

  • IPA : Tundra de Pohjala, la Citra IPA de Big Drop, DDH IPA de Garden Brewery

  • Sour : Cute & Sober la Berliner weiss framboise de La Débauche 

  • Fruit : No Worries Grape Fruit de Lervig

  • Stout : Galactik milk stout de Big Drop

Je te cite surtout les plus faciles à trouver. Soyons honnêtes, il faut parfois faire un peu de lobbying auprès de ses cavistes pour en avoir, mais avec la popularisation en France du Dry January, on devrait trouver plus de choix. 

Alors, no ou low alcohol, en fait on s’en fout (c’est souvent mes conclusions).

Goûte-moi la fraîcheur de cette sour, la douceur réconfortante de cette stout ou la désaltérance de cette IPA. 

Voilà, on sourit maintenant devant les no/low. 

Bisou et coucou bonne année si jamais.


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