PinPinte

Ta dose de pop culture des bières

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Par Juliette Phuong
11 janv. · 3 mn à lire
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Je crois que nous avons affaire à un cereal killer

Et les malts alors ? (pas fière de mon titre, mais on rigole avec mon clavier)

Que nous avons ri, en 1994 !Que nous avons ri, en 1994 !

Bonjour en cette première PinPinte de 2024. 

Si tu pensais que j’allais attaquer l’année avec le Dry January, tu as presque raison. 

On en parle dans deux semaines. 

Aujourd’hui, j’ai envie de céréales. Et pas celles du petit-déjeuner. 

La semaine dernière, j’étais à Strasbourg pour une visite exclusive de Meteor, la plus ancienne brasserie de France. Je vous raconterai cela une prochaine fois. 

Toujours est-il que j’en ai profité, avec mes beer complices, pour aller écumer les spots à boire. 

Dans tous les bars à bières que nous avons visités, à chaque fois que j’ai posé les yeux sur une carte de bières, pression ou bouteilles, l’offre était très houblonnée, entre les IPA, DIPA, NEIPA et autres DDH IPA (lexique à la fin). 

On a le choix si on veut de la salade de fruits. 

Évidemment, il y avait toujours une pale ale ou une pils, mais j’avais envie de diversité ! 

Je ne voulais pas commencer l’année en râlant, parce que j’ai envie de donner une chance à 2024, j’ai envie de croire que ce sera une année sans catastrophe, sanitaire ou sociale. 

Laisse-moi croire. 

Alors je me lance dans l’éloge des bières qui subliment les malts, avec un titrage en alcool standard, à savoir autour de 5,5%. 

Oui ça manque de poésie comme ça, mais j’ai une nouvelle passion depuis la naissance de ma fille, c’est de ne PAS finir carpette quand je bois de l’alcool. 

Mais stop, je réserve ce sujet de la modération / abstinence / désintox (encore) une autre PinPinte. 

Nostalgie red ale 

Je fais partie des personnes qui aiment le confort des pubs, les banquettes qui craquent, les rembourrages flétris. Je retrouve avec joie les boiseries qui nous soufflent l’haleine des milliards de bières servies avant nous. J’ai des souvenirs émus d’après-midis et de soirées passées au pub avec les potes. On y buvait des dry stouts, des red ales ou des cidres. 

La première bière que j’ai brassée, c’était une Irish red ale, souvent appelée “rousse” au comptoir. Celle que j’ai brassée était daubée, elle gushait à la folie et j’ai réellement dû passer la serpillère sur le plafond de mon appartement (un peu drôle quand même). 

Fin de l’anecdote. 

Du temps de mes fréquentations de pubs, j'affectionnais la Smithwicks ou la Kilkenny. 

Style typiquement irlandais, comme son nom l’indique, elle est peu houblonnée, avec des notes de caramel, biscuit et parfois de toffee (beurre au caramel). Elle a plus de rondeur (sucrosité) que la stout, mais sans jamais m’écoeurer. 

J’en trouve de plus en plus difficilement, et je trouve que ça manque de choix. Parce que j’ai beau avoir de très bon souvenirs avec les red ales des pubs, j’aimerais bien aussi trouver ce style chez les brasseries locales. 

Si vous avez des références françaises pour les red ales, je prends ! 

Stout et Porter

Ensuite les bières noires, ou brown ales, comme les stouts ou les porters. 

J’en discutais avec Jérôme Martinez du podcast Malt Attack dans l’épisode sur les stout/porter. Il me faisait part de son regret de ne pas trouver plus souvent des bières de céréales, réinterprétées par des brasseries artisanales et locales. 

Effectivement, ce sont des styles peu représentés dans les offres artisanales, du moins dans leur version à 5% d’alcool. Il est plus facile de trouver des bières très houblonnées, des exercices de styles qui vont chercher la performance dans la saturation (fort en alcool, fort en houblonnage) que l’équilibre et une qualité constante. 

J’aime les dry stout, qui résonnent comme les cafés scandinaves, bien amers et chocolatés, que je bois au kilomètre. 

Parce que ce n’est pas l’ivresse que je recherche, c’est le kiff de profiter de saveurs, de textures, de sensations, le plus longtemps possible. 

C’est comme rester près d’un feu de cheminée, l’idée n’est pas de se brûler, mais de profiter des crépitements, de la chaleur variable, des formes et des couleurs que prend le feu. 

Je n’ai pas de chiffres pour appuyer ces propos, ce ne sont que des observations empiriques, en tenant compte du fait que je vis en métropole, que je fréquente des établissements à bières assez spécialisés. 

Si tu as des chiffres, je suis preneuse ! 

“Une pils toute simple”

Pour finir, parlons des pils. Tu peux parfois lire “pilsner”, c’est kifkif. 

Créée à Pilsen en République Tchèque en 1842, par Josef Groll, maître brasseur bavarois qui est à l’origine de la Pilsner Urquell. Merci Jojo. 

De “simples” pils comme on entend parfois. 

Souvent, on ne prête pas attention à la “blonde de base”, tant qu’elle n’est pas daubée. C’est la bière qu’on ne commente pas. La bière par défaut. 

Celle qui dessoiffe, celle qui sert de support à une rencontre, une rupture ou un apéro “sans chichis”. 

Bien sûr, elles sont plus houblonnées que les red ales et les brown ales, mais elles présentent ce caractère unique de céréales fraîches, de grains, de pain frais. 

Elles ont un côté snack, très croquant et sec. Chaque gorgée appelant la suivante. 

Les braceresses et les brasseurs le savent. Brasser une pils équilibrée, de qualité constante, relève d’une grande technicité et d’un savoir-faire précieux.

La pils est la bière la plus répandue, la plus brassée et la plus vendue au monde. 

Cela ne l’empêche pas d’avoir des profils différents suivant les pays, les traditions et les brasseries. 

Je me souviens des pils tchèques, bues à Prague en mai dernier. 

Sensation de croquer dans un biscuit liquide, avec des notes légèrement caramel, une franche carbonatation avec les bulles qui s’affirment, qui viennent réveiller les papilles. Ce n’est pas pour rien qu’elle est souvent conseillée en début de repas pour stimuler l’appétit. 

Pour finir, pils ou lager ? 

“Lager” désigne toutes les bières de fermentation basse, qui sont réalisées avec des levures de type lager, qui aime travailler dans le froid, autour de 10°C. Parmi les bières de fermentation basse, on peut compter les pils, helles, bocks ou baltic porters. 

Les lagers forment une famille de bières, aux côtés des ales, à fermentation haute. On distingue également les bières de fermentation spontanée (levures sauvages), et les bières de fermentation mixtes (mix de levures cultivées + levures sauvages). 

“Pils”, ou pilsner, c’est un des styles de lager. La pils a différentes variantes, les plus connues sont la pils tchèque, la pils allemande ou plus rarement la pils italienne. Chacune a un profil aromatique légèrement différent. 

Dans deux semaines

On parle de Dry January. Si tu as envie de me raconter ton Dry January, je suis toute ouïe. Que l’on suive ou non, à 100% ou seulement à 1%, les positionnements sur le Dry January m’intéressent pour ce qu’elles racontent de notre rapport à l’alcool. D’autres plumes ont déjà écrit sur le sujet, comme Anaïs Lecoq, donc j’essaierai de te raconter quelque chose de différent. 

La bise !


En savoir plus 

Lexique rapide

  • IPA : India Pale Ale

  • DIPA : Double India Pale Ale

  • NEIPA : New England IPA

  • DDH : Double Dry Hop

  • TDH : Triple Dry Hop

Pour en savoir encore plus, ask Google ou lis Carol-Ann sur @hoppyhoursblog

Zytho Blabla #1 Stout & Porter - Malt Attack épisode 13, avec moi qui blablate avec Jérôme

Bosser dans la bière sans se la coller, Anaïs Lecoq, Vice.com