PinPinte

Ta dose de pop culture des bières

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Par Juliette Phuong
28 mars · 2 mn à lire
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To be or not to be juré·e

Pourquoi seul·es les pro pourraient ramener leur fraise ?

Illustration de laurier autour du titre de l'articleIllustration de laurier autour du titre de l'article

Bonjour mes petits galopins. 

Comme le verre de 12,5cL, oui. 

Vous m’avez manqué.

La dernière PinPinte date de fin février, donc ne cherchez pas dans vos emails, j’ai tout simplement loupé 2 numéros. Mais trève d’autoflagellation, me revoilà. Et on parle de concours de bières, parce que je suis entre deux en ce moment.

“Je peux être juré·e dans les concours de bières ?” 

Cette question, je la lis dans les yeux brillants de certaines personnes non-professionnelles de la bière, lorsque je parle de ma participation en tant que jurée. 

Je ne me moque pas, je trouve ça très chouette, mais ce n’est pas un apéro géant alors autant donner des éléments de décision pour qui voudrait s’inscrire en tant que juré·e, pro ou non. 

Ces petites étiquettes argentées ou dorées sur les bouteilles, ça sert souvent de repère marketing pour booster les ventes. Ou de prétexte à snobisme de la part d’autres personnes qui considèrent que ça ne vaut rien.

Mais ce n’est pas le sujet.

Aujourd’hui, je ne parle pas de la valeur de ces médailles, mais de participer aux concours en tant que juré·e non professionnel·le.

Certains pro disent : oui ouais faut qu’il y ait que des pro sinon après les gens notent n’importe quoi. 

Je trouve ça un poil condescendant. Surtout que ces médailles servent à guider le choix du grand public.
Donc il faut que ça leur plaise aussi au grand public, sinon la médaille ne sera plus un critère de choix.

Si on laisse uniquement des professionnel·les juger, c’est s’en remettre totalement à leur expertise. Mais du coup, ils devraient être rémunérés pour leur expertise non ? 

Oui mais les concours c’est pas fait pour ça, c’est pour guider le grand public.
Mais du coup, pourquoi on ne demande pas au grand public ?

Mon opinion n’engage que moi

Moi je pense que les non-professionnel·les devraient juger les bières dans les concours.

Les pros savent théoriquement décrire en des termes précis des feedbacks pour que la brasserie puisse améliorer sa recette.

  • Est-ce qu’il y a des défauts ? Si oui le(s)quel(s) ?

  • Est-ce que c’est conforme au style ? Est-ce équilibré ?

  • Est-ce que c’est buvable ou réservé aux geeks ?

Quant aux non-pros, amateuri·ces éclairé·es ou dégustateur·ices en formation, leur approche pourra être plus terre à terre, avec des termes (peut-être) moins techniques et plus personnels.

  • Est-ce qu’il y a une note principale particulièrement plaisante ou non ? Est-ce plutôt une fleur ? Un fruit ?

  • Est-ce qu’une sensation est étonnante par rapport à la description du produit ? Est-ce décevant ? Agréable ? Qu’est-ce qui aurait été attendu en lisant le descriptif ?

Ce ne sont que des exemples, je n’oppose pas les 2 profils, je fais un portrait robot.

Si t’as envie de participer en tant que juré·e non-pro, je t’invite très fortement à t’inscrire.
Au pire, on te dit non. 

Si tu décides de t’inscrire dans un concours qui accepte les non-professionnel·les, sache pour ton confort, qu’il faut une petite préparation quand même.

Il te faut des bases en dégustation

Débarquer sans comprendre ce qu’est un style ou sans avoir jamais détecté un défaut dans une bière, c’est potentiellement pénible.

Mes conseils pour se pointer en concours et bien vivre le moment :

  • Connaître les styles, pas par cœur, mais au moins savoir se répérer dans les grandes famille et connaître les principaux profils aromatiques

  • C’est très rapide, généralement on prend une gorgée ou deux de chaque bière. Donc s’entraîner à capter rapidement tout ce que tu perçois.

  • Savoir décrire de façon synthétique ce que tu ressens. Pas besoin que ce soit très technique, mais être capable de nommer, c’est primordial pour juger et faire des feedbacks aux brasseries.

  • Bien se connaître. Par exemple, je mange très peu de pain entre les échantillons, car le goût du pain me reste longtemps en bouche et pollue ma dégustation.

  • Renseigne-toi sur les faux-goûts (défauts). Même de façon théorique, car tu en auras, c’est certain. Si tu n’as jamais travaillé sur les faux-goûts, tu ne sauras pas si c’est parce que tu ne SAIS pas le détecter, ou si tu ne PEUX pas le détecter.

  • Tu veux recracher ? Recrache. Envoie bouler les gens qui te regardent de travers.

Chaque concours a des critères différents pour sélectionner les juré·es. Certains sont plus sélectifs que d’autres, mais si tu n’essaies pas tu ne sauras pas.

Certains concours proposent des formations, gratuites ou à prix réduits, justement pour amener les non professionnel·les à y participer et renforcer la diversité des évaluations.

Je suis convaincue que cela ne dessert pas les médailles.

Les tablées de juré·es sont bien faites, il n’y a jamais uniquement des pro ou uniquement des pas-pro. Le mix des profils et des pays d’origine crée des échanges vraiment passionnants.

Si tu as des questions sur le déroulé des dégustations en concours, je participe à un retour d’expérience au sein de l’asso Buveuses de Bières le 29 mai sur l’heure du déjeuner. C’est réservé aux adhérentes, et si tu ne peux en être, ne serait-ce que parce que tu n’es pas adhérente, pose-moi les questions ici !

A dans 2 semaines, promis, j’ai travaillé mon calendrier de publication !